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Romantisme scientifique

31 décembre 2019

La montagne magique

J'ai emmené ma copine en cure à Montgenèvre pour se régénéger grâce à l'or blanc, après les affres des grèves de la région parisienne qui ont cependant permis d'initier un peu de marche nordique. Et pour échapper au dérangé qui tape constaemment sur nos têtes avec un marteau au dessus de chez nous et aux incursions de nuit au logis, on devient prêt à tout. J'ai eu la chance de profiter de ce chalet dans mon enfance où j'ai pu apprendre régulièrement à faire du ski et à glisser sur les pistes enneigées.

Mais, à ma grande surprise, les tire-fesse étaient réduit à une peau de chagrin (il faut bien les chercher pour les trouver au milieu du vaste domaine comme des pierres résiduelles d'un an-temps révolu), les bosses avaient dès lors bel et bien disparu, tout comme la maison familiale agrandie et magnifiée par un belle couleur sentant bon le sapin, servant maintenant à la location d'appartements pour vacanciers fortunés.

L'esprit moderne sensible à la loi du moindre effort et au principe du plaisir généralisé (sous forme de descentes poudreuses avec de petits skis aux formes paraboliques et non aux sévères descentes sur un parcours verglacé) s'est substitué au rude apprentissage des mollets qui souffrent et aux genoux qui trinquent, à tout ce qui concerne l'effort soutenu et la concentration authentique, qui seule permet de "passer outre" et aller au delà des situations, conditions difficiles et phénomènes bigarrés ordinaires et extraordinaires. 

Le "ski des vieux" représente pour les âmes actuelles qu'un lointain souvenir, trace des vestiges datant de l'époque des dinausores et des hommes du Néanderthal dans un monde où tout doit être lisse, sans obstacles, coulant et doucereux. Sa simple mention sucite indignation, rires étouffés, haussements d'épaules, ricanements larvés et gaussement sardoniques, comme si vous étiez devenu fou malgré vous et subrepticement un hors la loi. 

J'ai vainement cherché la maison d'antan en scrutant fastidieusement du regard un peu partout aux alentours, sans pouvoir bien la reconnaître, car elle jouxte maintenant le châlet de ma tante comme son frère jumeau. Il faut dire que j'étais un peu fatigué mais réjoui après une nuit de route et un Noël au pain d'épice au milieu du Queyras, accompagné par la petite skoda rouge toujours fidèle et debout qui a remarquablement bien remonté la pente. 

Mais n'est ce pas conforme à l'esprit originiel de Noël de songer aux plus pauvres et aux plus démunis comme nos prochains, soit une part de nous mêmes, certes la plus inconnue, peut être la plus honnie et la plus méprisée mais la plus vaste et riche en potentiels divers ? Pour cela, rien de tel qu'un peu de froid pour nous réveiller et nous dégourdir (même si rouler nous donne la chaleur et le chauffage nécessaire pour éviter une excessive fraîcheur), afin d'avoir une vague parenté et un souvenir analogique avec la véritable pauvreté en esprit.

Connaître et aimer le bien revient à agir par identification avec les belles choses et les bons êtres dotés de qualités manifestes ou cachées. Le mal ne se fait connaître lui que par ses effets seconds délétères et ne saurait être reconnu par empathie et sympathie universelle. 

En l'occurrence, l'odyssée bienfaisante d'un faux pauvre sur les chemins escarpés doublant la voûte des étoiles nous offre le plus sublime des toits et sert d'écrin à nos coeurs ensevelis, se substituant à une loi morale artificieuse et rigide inscrite dans le glaive marbré, planant sourdement au dessus de nos têtes comme une menace ou une fausse récompense.

La "langue de la neige" manifeste avec certitude la liberté primordiale et originelle de l'esprit dotée d'une spontanéité immédiate. Glisser sur la luge, se rouler par terre en boule, avancer avec de grosses bottes dans la poudre résistante comme le non-moi au Moi au centre d'une materia prima permet de se (re) connecter à soi, à la pureté première de l'âme et à sa virginité. Chez les chrétiens, la neige symbolise Marie qui régénère les neurones et les facultés engourdies; pour les bouddhistes elle désigne l'aspect pur de l'esprit diamanté et l'action salvatrice de ses "gouttes" créatives. Enfin c'est ma vision des choses. 

La "géologie des sentiments" est particulièrement  tenue à l'honneur chez les êtres et esprits des montagnes (pour preuve la remarquable maison de géologie près de Briançon qui explique les mystères du Chenaillet, Montagne magique qui nous vient du temps des océans lointains) et échappe par nature à l'esprit du "vampirat universel". Son ressort à pein voilé consiste en la victimisation de tous en/par tous, ce qui conduit inéluctablement à la robotisation, à l'effacement et à la destruction pure et simple des liens sociaux ancestraux. 

La statisique généralisée, les combinaisons logarythmiques insensées et l'univers des probabilités se sont substituées à la recherche du singulier, aux lois de linterdépendance et aux véritables finalités de l'existence. Comment se retrouver alors dans un tel maquis ? 

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La montagne et son divin manteau nous offrent peut être un secours et même l'ouverture d'un chemin si on sait l'écouter et entendre le message qu'elle nous délivre.

   

 

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28 octobre 2019

Vision et synesthésies de l'Un

Rimbaud nous exhortait à juste raison à "devenirs voyants" et nous jeter dans l'istre de la Vie. https://www.youtube.com/watch?v=ABoJVsDzZxA

Gadamer "voyant" Heidegger pour la remière fois fut frappé immédiatement par l'éclat vif de ses yeux (contrastant avec la bonhommie paysanne du personnage) et par la clarté de ses propos. Ils s'accompagnaient toujours d'une imagination vive quasiment palpable dans l'atmosphère (détail complètement ommis par les commentateurs et herméneutes à ma connaissance), pourtant clé et source de tous les succès à mon humble avis. 

Un compositeur célèbre que j'ai eu l'occasion de rencontrer récemment m'a confié qu'il "entendait" tout en termes musicaux comme une seconde vue, avant même le langage verbal. Toute son activité consiste à transcrire cette animation intérieure en harmonies et sons audibles.  

Rimbaud comme les autres artistes inspirés désirait nous conduire vers un "ailleurs", un "là bas" supra sensible, port extra terrestre dont nous portons encore la nostagie infuse. Ce souhait résonne à mon sens avec la vision des "correspondances" chère aussi à un autre voyant. Emmanuel Swedenborg voyait dans l'homme (au sens mystique) le divin en propre. Or cette vision n'éclot pas comme un champignon sur la prairie immaculée du bien-être par génération spontanée, mais croit difficilement sur le fumier, la laideur et l'horreur quotidienne si bien dépeinte par Beaudelaire dans les descriptions incisives parsemant les "Fleurs du mal". 

Chaque organe est porteur d'une correspondance naturelle et d'une "atmosphère" de relations spécifiques avec d'autres membres et parties du corps universel. Le soleil et la chaleur matérielle physiques sont proprement les "correspondants" du soleil divin et de l'effusion du Bien. Le poumon est l'organe vivifiant de l'amour divin et le sang porteur de la vie de la sagesse. Leur liaison intime marque la conjugaison du sacré intelligible et de la vie sensible. https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Swedenborg/Correpond/table.html

C'est en initiant et en forgeant une telle liaison intime qu'un "Maître de vie" (je déteste le terme de "gourou" galvaudé dans notre culture et proche du non sens; je ne connais pas de terme adéquat, donc j'utilise une expression passe partout et assez neutre, sachant que la finalité est belle et bien de favoriser la vie bonne) devient capable d'infuser et de créer en son ami proche (pas simple "disciple" passif et endormi) des "canaux" nouveaux qui vont dévoiler la singularité de sa personne.

Une "lignée initiatique" recèle un caractère d'universalité et déverse continuellement des bénédictions et des grâces (il faut bien utiliser un vocabulaire théologique pour rendre compte de la chose; il y en a pas d'autre plus adéquat à ma connaissance) si on possède les "clés" (au sens scriabinien) et l'"accord" syntonique permettant de convertir les données cérébrales ordinaires en un autre langage plus vif, plus brillant, plus primordial et plus neuf en même temps.

Un être particulier tient son être d'une série d "hennades" pulvérisée en cascades (à la fois ouvrantes et délimitantes,  sorte de "clé métaphysique" concernant la croissance des qualités). Son but est l'"individuation" complète qui le fait sortir des processus de généralisation, d'abstraction et de virualité communes afin de voir et de contempler les choses et les êtres dans leur unité foncière irréductible (sans émotions non voiles recouvrant leur nature).

Cette unité participée relève ultimement de l'Un imparticipable grâce à une rempontée continue à travers une "chaîne d'or" (catenea aurea) d'unités succesives hennadiques hiérarchisées et enchevétrées les unes dans les autres comme des anneaux entrelacés. https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2001-3-page-417.htm

Seul le "double céleste" ou "ange personnel" apparaissant grâce à la purification des canaux d'énergie et des "gouttes créatives" permet de restituer l'éternel dialogue entre la créature et son créateur pour participer à un "monde" peuplé divinement, afin de sortir de l'isolation autistique, de la peur anxieuse qui lui est afférente et des fausses certitude qui grèvent notre évolution. 

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28 octobre 2019

Herméneutique et interprétation vivante: à quelle réalité divine participe Pipelette (une poule de notre jardin) ?

La tradition philosophique contemporaine germanique considère l'herméneutique comme la voie authentique de la "recherche du sens", à savoir interprétation du phénomène même de la compréhension et de ses mutations ("ver"-stehen ou com-prendre, c'est à dire englober des parties dans un tout mais aussi déterminer dans le détail et le discontinu l'émergence et la fulguration du sens(ible) immédiat).  

L'oeuvre d'art dans sa vérité nous délivre son sens uniquement dans et par un cadre interprétatif (Gadamer) qui lui donne littéralement vie (et ne se contente pas de lui adjoindre un "surplus" de quelque chose sur une matière donnée pré-existante). C'est donc le "récepteur" auditeur ou lecteur qui "actualise" le potentiel de vie et de sens contenu dans l'oeuvre réduite autrement à l'état virtuel.

L'activité de l'esprit individuel est donc déterminante si l'on veut profiter au mieux d'une lecture, d'un spectacle, d'un musée, d'une exposition, d'une promenade...Elle permet d'inscrire quelque chose dans le corps et non perdre des contenus précieux mais évanescents comme la buée et fugaces comme l'arc en ciel.

Les oeuvres culturelles ont la propriété d'être "auto-réflexives" à l'infini (ce qui ne veut pas dire qu'elles sont devenus indépendantes de l'esprit de leur créateur et autonome vis à vis de lui, contrairement à la croyance moderne qui voudrait s'en passer et proclamer sa "mort" comme du Créateur lui-même). Par ce mot barbare, je veux dire qu'elles vont nous délivrer sans arrêt un surcroit de sens et une exubérance si on les reçoit de façon active et prégnante, sens qui n'est pas "déjà là" comme un "étant donné" posé tel un pot de fleurs, mais comme une promesse d'accomplissement suivant "l'antérieur et le postérieur" (Proclus).

En recevant une image qui vient s'imprimer et se graver dans mon âme et mon esprit, je "vois" intuitivement sa "forme prochaine", à savoir un prolongement invisible et subtil par l'oeil de mon imagination. Par exemple, si je contemple Pipelette (au hasard parmi ses soeurs Danielle, Citronelle, Blandine, Cerise, Mimi), la poule sensible et qui piaille dans le jardin, je peux distinguer dans l'oeuf pondu une qualité et une activité de gestation et de maternité partagée certes par les autres poules et mammifères, mais unique en ce que Pipelette pond des oeufs oblongs très allongés. Cette qualité "oblongue" accentuée rappelle la contingence et l'imprévisibilité propres à toute réalité produite. 

Cette poule représentée dans sa magnificence à travers un sublime tableau d'une galerie du Louvres ou du musée d'Orsay va orienter notre regard et nous guider vers cette poule originaire, qui "n'existe" pas au sens propre (elle est l'"un" de la poule, son "modèle" absolu non entré encore dans l'existant), cette "Ur-poule" qui a la profondeur actuelle et le potentiel de toutes les poules sensibles et réelles.     

Là se situe à mon sens l'oubli volontaire ou inconscient des modernes herméneutes: la hiérarchie et l'infinité actuelle des niveaux de sens et de profondeur (pris à tort pour un processus de généralisatin et d'abstraction). A l'inverse, la lecture traditionnelle talmudique (le "livre ouvert" comme infiniment interprétable) et chrétienne (sens étagés et enchevêtrés du texte sacré littéraux, allégoriques, intellectifs, anagogiques, mystagogiques...)  donne un modèle non fermé et bouclé mais indéfiniment ouvert, doté d'une profondeur abyssale à travers une épaisseur et une profondeur de sens qui échappe à toute lecture "pragmatique" et formelle.

Tout texte et tous signe de la nature portent en eux même cette profondeur et recèlent cette infinité. 

On comprend dès lors la désorientation et la pauvreté existentiale engendrée par un mode de lecture qui ignore le sens profond de la lettre, et de fait des mots, des phrases, du discours et des "méta langages" silencieux qui le fondent et lui confèrent son horizon ultime. 

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28 octobre 2019

A quoi bon la culture

La "culture" (une façon propre et originale de se meubler l'esprit par des contenus appropriés plutôt qu'un mot valise) est devenue pour la plupart d'entre nous une sorte d'évidence et de divertissement pascalien, plutôt que le processus de densification véritable de l'existence qu'elle devrait être à mon sens. Qui enchaîne lectures, spectacles et visites touristiques, avec souci de cohérence et de former un "paysage intérieur" doté de sens synesthésiques permettant une auto affectation de vie ?

Evidemment, il nous faut acquérir une méthode bien ferme et assurée pour parvenir à quelque chose, passer du "rien" à l'être et répondre ainsi pratiquement à l'énigme de ce mystère premier qui nous interpelle toujours au tréfonds de nous mêmes.  

En effet, la culture provient selon moi comme le reste d'une forme de "pauvreté ontologique" originelle (sinon matérielle). Elle ne saurait être engendrée par l'auto affirmation d'un soi inexistant ou réduite à l'affirmation cartésienne de sa facticité  "je suis", expression purement formelle et dénuée de tout contenu réel.

C'est parce que j'éprouve à la base un certain "manque de soi même" (par exemple j'habite dans un logement qui ne me convient qu'à moitié comme son environnement et je ne peux plus pratiquer certaines de mes activités favorites) que je me porte vers des objets plus riches, plus nobles, plus vastes, plus beaux, voire plus luxueux, en sortant de moi grâce à la mobilisation de sens adéquats.

Il existe toute une échelle de degrés des objets culturels, naturels, civiques, politiques, intellectifs, intelligibles, hiératiques et transcendants à acquérir et qui vont peu à peu subtiliser et remplir le corps, l'âme et l'esprit (pour mimer la dialectique platonicienne ascendante des vertus). 

Porphyre, Vie de Plotin (bilingue)

ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΠΛΩΤΙΝΟΥ ΒΙΟΥ ΚΑΙ ΤΗΣ ΤΑΞΕΩΣ ΤΩΝ ΒΙΒΛΙΩΝ ΑΥΤΟΥ Πλωτῖνος ὁ καθ᾽ ἡμᾶς γεγονὼς φιλόσοφος ἐῴκει μὲν αἰσχυνομένῳ ὅτι ἐν σώματι εἴη. Ἀπὸ δὲ τῆς τοιαύτης διαθέσεως οὔτε περὶ τοῦ γένους αὐτοῦ διηγεῖσθαι ἠνείχετο οὔτε περὶ τῶν γονέων οὔτε περὶ τῆς πατρίδος.

http://remacle.org


    

Ces objets se situent dans un sens tout à fait réaliste dans notre "atmosphère". Au début, notre atmosphère se réduit à la portion congrue d' une simple forme aurique évanescente à l'aspect fantomal qui gravite autour de notre corps matériel comme une mouche dans un pot de miel ou un moustique panqiué autour d'une luciole.

Puis, à mesure de son élargissement et du fait qu'elle gagne en clarté et en précision, elle happe comme dans un filet une multitude d'objets variés et bigarrés qui viennent naturellement se ficher et se nicher dans des "catégories" qui émanent spontanément de l'intellect, de sorte qu'une forme de "super mémoire" commence à se former et à se substituer à la grisaille quotidienne, à la banalité affligeante du monde des généralités, des abstractions et des discours creux en forme de poire avariée, tant et si bien que ceux là même paraissent auréolés et nimbés d'une mystérieuse lueur diaphane et diffuse. 

Alors la discontinuité propre à l'existence commune tend à se transformer naturellement en une trame continue de formes vivantes entrelacées de façon inextricable. C'est à cela que la culture peut contribuer de façon très efficace, si elle ne sert pas juste à masquer nos doutes, inquiétudes, irrésolutions et problèmes fondamentaux en donnant une sorte de vernis écaillé et de bien être superficiel qui ne tient pas avec l'âge et les années venant. 

A ce moment, elle retrouve sa vocation et sa mission première; élever l'homme vers le beau et le bien.

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28 septembre 2019

Le langage d'Adam et le fleurissement des vertus

Dans la tradition théosophique germanique, on spécule facilement sur le mystère originel du langage d'Adam. Celui ci était naturellement porté vers les objets qu'il désigne et adéquat à son objet. De là d'ensuivent des séries de méditations montrant la dégradation du langage de plus en plus "conventionnel" jusqu'à l'arbitraire le plus pur (cf. le retournement subversif du pouvoir des signes qu'on constate dans l'"actualité" où les mots sont détournés de leur sens précis au profit de généralités et de catégories abstraites).

Dès qu'on perd le sens du concret et de la référence singulière, on se meut aussitôt dans l'univers des abstractions (l'"égalité" la "justice" l'homme la femme l'enfant etc...), en raison d'une "opération platonique" renversée: l'inversion des signes et des usages. 

Les personnes catégorisées "autistes" ou que sais je sont simplement souvent des êtres qui ne vivent pas selon ces abstractions, mais selon ce qu'ils ont réellement sous leurs yeux. Il en est ainsi de ceux qu'on taxe de "mystiques" qui croisent sur leur route des êtres surnaturels comme on rencontre notre facteur ou notre voisin. Il y a donc un "réalisme" de la vision, même si cette vision n'est pas partagable. 

Ce mode de perpection et de sentir me paraît beaucoup plus sain et profitable. Simplement il est totalement dévalorisé et mis sous le boisseau, car le monde des procédures techniques et de l'organisation collective a pris le contrôle des sphères publiques et même privées. L'esprit créateur est abonné absent si bien que les "miracles" et les transmissions réelles disparaissent de siècle en siècle.

L'entourage de Benoîte Rencurel était porté par ses rencontres du troisième type non remises en cause (plus de 600 apparitions de la Vierge recensées) mais spontanément adoptées. Au XIXè siècle les mystiques encourent systématiquement incrédulité et opprobe comme Bernadette Soubiré mais aussi Thérèse Neumann Marthe Robin et tant d'autres illustres figures.

Aujourd'hui les saints ont déserté car l'atmosphère subtile est totalement contraire à leur "figure". Elle ne peut "imprimer" leur forme qui existe que dans des domaines très éloignés, contrées lointaines et inexplorées, abîmes du temps et de l'espace. 

Il me paraît vain de vouloir se rebeller et même dangereux. Je ne crois pas aux "dissidences". Il est beaucoup plus sage de recourir aux forêts de l'esprit et devenir "anarque" et pacifique (non impliqué émotionnellement et pas trop "poreux"), en tentant de pratiquer la fameuse "Gelassenheit" (laisser être) recherchée sous un mode plus commun comme "lâcher prise" tant prisé aujourd'hui.

Si le cerveau se régénère, alors à la place d'un langage fait de généralités et d'abstractons doit logiquement se subsituer des langages entièrement fait de singularités (dans leurs objets comme dans leurs opérations propres) au seuil de l'inexprimable et de l'inconnaissable. 

Mais sans jamais basculer dans cette frange de non être, car les merveilles du "verbe" sont le fleurissement du coeur humain. 

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28 septembre 2019

De la biosphère aux "astros sphères"

 

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Jésus a sans doute eu la pré science de l'état de catastrophe en laquelle Gaïa allait être conduit rapidement, vu que les comportements sociaux et les normes sont établies depuis toujours selon "la loi du plus fort" et non l'altruisme allié à la recherche de la vérité.

Les "males alpha" (ou femmes) prennent le controle des autres et n'ont de cesse d'accroitre leur "espace vital" sans aucune limite, au détriment de la vie du tout et de l' "eco sphère" comme de ceux catalogués comme plus "faibles", inaptes et bons à être éliminés et jetés aux orties par le "process" spontané de la sélection naturelle.

Face à cela, Jésus a évoqué un hypothétique "royaume des cieux" fleurissant et mûrissant après la lente mais infaillible croissance du "grain de senevé". A partir de ces métaphores végétales et sociales, des monceaux de théologie et de réflexions se sont élaborées au cours des siècles, mais l'énigme prophétique s'est obscurcie encore plus et à jamais serait on tenté de dire.

Peut être que la base de cette vision s'avère beaucoup plus prosaïque qu'on ne l'imagine habituellement: le danger encouru par l'écosphère menant droit à la "fin du monde" si la seule médecine capable d'endiguer le fléau n'est pas appliquée d'urgence.

L'amour seul pourrait nous sortir de l'ornière. Simplement les hommes ont refusé (ce qui est en leur pouvoir) ce message. De ce point de vue la mission est un échec singulier, contrairement à ce qu'affirment les églises de tout poil. Dieu n'est absolument pas "présent" (au sens d'une présence se déployant dans un espace) au et dans le monde qui demeure "vide" d'être authentique.

Le drame tient à ce que l'échelle nous permettant de nous mettre à l'unisson des "éco sphères" a été subtilisée. Il ne s'agit pas là d'une "théorie du complot" mais d'un simple constat factuel. Les mentalités ont évolué de telle sorte que la compréhension innée des "signatures" de la nature a tout simplement disparu, au profit de l'"ustensilité" de chaque objet tenu comme un faire valoir de la maîtrise humaine.

Dans son journal, Salvador Dali note qu'il faudrait parvenir à faire revivre dans un cerveau du 3è millénaire la mentalité qui a gouverné des êtres comme Paracelse ou Swedenborg https://www.youtube.com/watch?v=CxvgevK4rLI. C'est exactement ce que je crois et cela n'a rien à voir avec du passésime ou de la nostalgie réactionnaire mais un futurisme proche. 

Il s'agirait plutôt d'activer les synesthésies naturelles du cerveau à partir d'une contemplation adéquate des symboles qu'offre la nature pour générer des cosmo sphères emboîtées les unes dans les autres (chose pressentie par Rimbaud Scriabine et tant d'autres artistes). Evidemment on se demandera bien ce que vise ce propos étrange et mystérieux qui nous fait miroiter une quatrième dimension invisible mais bien réelle. 

Pourtant, les témoignages pas si lointains (comme les expériences extra ordinaires d'Yvonne Aimée de Malestroit racontées par le père Labutte qu'on peut trouver sur you tube ou l'aventure de Gitta Mallasz avec les entités) montrent qu'un monde d'astro sphères accessible par une sorte d'"échelle mystique" existe réellement. Il ne s'agit pas de croire aux fantomes au de s'abandonner aux délires de l'"irrationnel", mais d'entendre des témoignages et des attestations tout en appliquant son esprit critique. 

Il y a là un effet constaté. Alors qu'elle est la cause (la "raison suffisante" comme aurait dit Leibniz) ? L'effet porte une certaine "quantité de réalité", alors forcément la cause doit en comporter au moins autant, à moins d'opter a priori pour la folie. Si l'on considère qu'il n'y a pas de causes réelles (seulement des représentations), cette optique est arbitraire et contraire au bon sens et au réalisme. 

Le constat objectif des effets et l'interrogation sur la nature des causes amènent une compréhension et une "lumière" naturelle qui éclaire l'esprit et le corps.  

 

 

 

 

   

28 septembre 2019

Bon sens et pensée "militante"

 

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Ce n'est pas moi qui le dit c'est Greta. Ce n'est pas Greta qui le dit ce sont les scientifiques. Mais personne n'écoute leur avis, comme quoi deux plus deux font quatre. https://www.lci.fr/planete/apres-le-discours-de-greta-thunberg-a-l-onu-une-pluie-de-critiques-et-d-intox-2133312.html

Alors on taxe la jeune et courageuse suédoise d'"alarmiste, de catastrophiste, de "réchauffiste", prophétesse de malheur - voire de sorcière haineuse - en tentant vainement de déchiffrer sur son corps les traces du mal qu'elle porte.

Cela montre bien le refus concret de la "différence" dont on nous rebat par ailleurs souvent les oreilles et de la recherche de la vérité au profit des convenances et des apparences conventionnelles. 

Le mode de vie fondé sur la prédation capitaliste provient de la réduction de l'homme inséré dans une machine géante et à une vis localisée dans un dispositif global. http://www.actu-philosophia.com/Friedrich-Georg-Junger-La-perfection-de-la/

L'homme moderne est soumis continuellement à une triple prédation: économique (sa force de travail), énergétique (son temps précieux), spirituelle (la dépréciation systématique des religions traditionnelles au bénéfice d'une pulsion irraisonnée vers le bien-être immédiat). 

Le "moment social" que nous traversons aboutit à une forme de puritanisme exacerbé de la pensée: ce qui est perçu comme "radical" (de radix qui veut juste dire "racine" en bon français) et non interprétable est rattaché à une démarche peu ou prou totalitaire donc suspecte a priori.

Pourtant tous les penseurs dignes de ce nom comme les véritables hommes d'action qui ont fait un tant soit peu bouger les choses (Hugo, Mandela, M. Luther King...) ont tous été mus par un idéal qui n'a pas varié malgré les aléas et les difficultés encontrées. 

Si je "militais" pour quelque chose, ce serait lié au rétablissement (au sens de reprendre les virtualités d'une initiation) du mode de pensée qui a été à l'origine de la naissance de notre science moderne à la Renaissance. Il n'y a aucune risque pour que je trouve des "suiveurs" car cela demande une étude considérable et fastidieuse, aussi désintéressée que "décalée" par rapport aux normes en cours. 

A cette époque, les savants mêlaient encore les notions tirées de l'alchimie (comme la notion de "vis" chez Newton liée à celle de la gravitation) avec une vision mathématisée du réel (dont la mise en équation montre le "langage naturel" de la Nature par laquelle Dieu se révèle aux hommes et non une simple "mécanique" impersonnelle de chiffres inerchangables les uns avec les autres).

Le langage mathématique représente le "sensorium dei" et le milieu par lequel Dieu s'exprime et se fait connaître. Les vérités de la physique et de la biologie sont universelles dans le sens où elles s'appliquent à tous sans distinctions arbitraires et sans "discrimination". 

Mais qui écoute vraiment la vérité des chiffres ? Pas plus que la "parole de l'être" qui se délivre par le poète la prosaicité ordinaire n'est prise en compte. A la place un monde de rêve où il faut être "bien dans sa peau", "optimiste" et "bienveillant", toujours en enfilant les lunettes qui colorent la vie en rose bonbon.  

 

15 septembre 2019

Les franges colorées de l'âme

Grâce à ce très beau reportage, nous pouvons entrer aisément dans la compréhension de la théorie des couleur de Goethe qui a été décriée et caricaturée alors qu'elle me semble très remarquable. Les couleurs ne résultent pas de la simple décomposition de la lumière blance par diffraction d'un rayon suivant des angles d'incidence et des fréquences mais du jeu subtil du Clair et de l'Obscur à la façon des peintres cherchant leurs pigments et leurs teintures secrètes dans l'ombre de l'atelier.

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Les couleurs ne sont pas "contenues" dans la lumière comme dans un sac à trésor ou un réservoir. Elles sont l'"acte" de la lumière et des ténèbres comme le montre l'apparition des "frange colorées". Mais ces franges qui sont bel et bien des réalités au sens plein dont on peut chercher les causes et non des effets uniquement subjectifs (comme l'a cru Schopenhauer ensuite) et hallucinatoires (car non mesurables objectivement à "tous les coups") indiquent la nature "inter dépendante" de tout phénomène qui nait de conditions relatives comme un écho ou un mirage.

Pour que quoi que ce soit apparaisse comme cette frange colorée à l'aube ou au crépuscule dans l'humeur vitreuse et trouble au confluent du ciel et de l'oeil, il faut rassembler un ensemble de causes et de conditions contingentes. En dehors il n'y a rien qui existe déjà "en puissance" quelque part. Tout surgit comme cet arc en ciel. 

 

 

 

15 septembre 2019

Soif

A. Nothomb a fait parler Jésus à la première personne dans son dernier roman. Elle considère comme le héros du roman de Knut Hamsun que la soif est accès à l'être et que le "fils de Dieu" n'y a pas échappé. Une fois de plus, les dialogues sont concis, précis, mordants et efficaces. 

 

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Mais elle a une vision du Christianisme hétérodoxe que je suis prêt à partager aujourd'hui. Pour elle Jésus a failli dans sa mission et a donné des injonctions paradoxales quasi impossibles à assumer dans la vie concrète ?

Lui même était une sorte d'idéaliste qui s'est rendu compte de la catastrophe seulement au dernier moment. C'est alors que prend sens et un relief original sa dernière et ultime parole retranscrite ainsi: "pardonnez vous comme je vous ai pardonné".

En effet il a du se pardonner d'abord à lui même (montrant ainsi l'exemple) en voyant très loin à l'avance la catastrophe que sa doctrine allait donner (en engendrant le fanatisme et la cohorte d'enthousiastes et d'illuminés faisant confiance uniquement à leurs sensations subjectives), tout en étant pourvoyeur d'un petit groupe de saints et d'élus par le truchement de "l'Eglise intérieure" qui vont le suivre.

Voilà une vision éminemment singulière qui contraste avec l'optimiste du dieu sensé être présent et veiller sur nous tout le temps. Moi il me semble qu'il brille surtout par son absence. En effet, le monde étant le "Tout autre" de Dieu (au moment de la création) est quelque part son contraire et "vide" de lui encore aujourd'hui de façon générale.

Il n'y a donc que dans une vision personnelle que tout prend sens, même et surtout pour Jésus. Le "sacrifice" n'a servi à rien et n'a pas pu sauver l'humanité en général (concept qui n'existe pas en dehors des individus et âmes qui la consituent). Pour autant, la relation d'amour éternelle unifiant le père et le fils confluant dans l'Esprit existe bien et subsite essentiellement, au delà d'une mission brillant plus par son échec que ses réussites en demi teinte.

Mais comme Goethe l'a montré dans sa théorie des couleurs, l'Obscur et le Clair constituent à part égale la couleur comme acte des Ténèbres et de la Lumière. La vie de Jésus n'en finit pas de dire son dernier mot car elle est fondée sur une impossibilité foncière: faire coïncider l'amitié parfaite avec le monde sub lunaire imparfait.

 

 

 

15 septembre 2019

Le projet fou d'Auguste Comte ou la tentation de l'objectivisme

Auguste Comte est connu comme l'inspirateur du "positivisme", mais bien peu savent qu'il a été le chantre et l'instigateur d'une nouvelle religion de l'"Humanité", sorte de succédané du culte rendu à l'"Etre suprême" par Robespierre (entendu comme une sorte de religion sans "dieu-autre" qui relie de façon "horizontale" et fraternelle tous les êtres).

Dans cette religion "scientifique" universelle sensée dépasser les particularismes et les fétichismes culturels. A. Comte entend faire converger l'humanité dans un amour conjoint et une sympathie mutuelle avec "l'ordre pour base, l'amour pour principe et le progrès comme but".  

Si cette vision consistant à imaginer un Coeur universel ou tous les êtres sont reliés mutuellement de façon immanente sous l'auspice du progrès et de la vérité est magnifique et belle, vouloir l'objectiver est source de désastre. C'est me semble t il l'origine du mal, du sectarisme et des catastrophes qu'on impute habituellement et de façon vague à "la religion".

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Or il s'agit surtout sous ce vocable d'imposer une vision subjective et personnelle à tous plutôt que laisser s'exprimer l'unicité et la singularité de chacun. A. Comte a eu une vision personnelle suite à la mort de Clothilde de Vaux un peu comme Novalis qui a du faire face à la disparition tragique et prématurée de Sophie.

Mais le poète Hölderlin a montré dans son exposé sur l'essence de la poésie que seule la "sensation transcendante" basée sur l'écho imaginatif engendré par le sensible et la nostalgie était capable de nous projeter vers un futur personnel en lequel le fleuve rejoint la vaste mer par l'étroit passage de l'estuaire.

Qu'il agisse des rives de l'Ister, du Rhin ou de la Garonne, c'est la vision de la mer unique à chacun qui donne sens au cours d'eau naissant passant par son estuaire propre.

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Romantisme scientifique
  • Le romantisme est souvent désigné péjorativement comme synonyme d'abstraction et de déconnexion avec la réalité concrète. A travers ce blog, je souhaite montrer une autre vision possible inspirée de la "Natur Philosophie" appliquée à la vie quotidienne.
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